« Le Seigneur est ressuscité, il est vraiment ressuscité! » : le matin de Pâques, ce cri va retentir dans le monde entier, car les Églises d’Orient et d’Occident fêteront cette année la fête de Pâques à la même date. Ce sera la victoire de l’espoir sur la déception, de la paix sur la violence et de la vie sur la mort.
En février de cette année, 90 travailleurs et travailleuses de paix se sont réunis en conférence près de Munich. Ensemble, ils ont fait une rétrospective de ces dix dernières années, qui ont été marquées par l’engagement dans le cadre de la Décennie « Vaincre la violence ». Ils ont réfléchi à ce que pourrait être la contribution allemande au Rassemblement œcuménique international pour la paix en 2011 et au-delà. Dans certains domaines, on a noté des avancées vers moins de violence et plus de paix. Des scientifiques ont constaté que, par rapport à il y a une dizaine d’années, les jeunes acceptaient plus rarement la violence comme moyen de régler les conflits. Mais dans d’autres domaines, les nouvelles sont décevantes: l’une, par exemple, est qu'entre 2004 et 2009, les exportations d'armes de l'Allemagne ont augmenté de 70%. Nous sommes, après les États-Unis et la Russie, les troisièmes exportateurs de mort.
Et nous qui espérions tant il y vingt ans encore, dans un monde moins armé. En 1989, la frontière qui séparait l'Allemagne de l’Ouest et l'Allemagne de l’Est est tombée. Elle matérialisait la menace nucléaire de l’OTAN et du Pacte de Varsovie sur la vie. Après de longues années, la « révolution pacifique » touchait enfin à son but: en 1982, un groupe d'habitants de Leipzig avait commencé à se réunir dans l'église Saint-Nicolas (Nikolaikirche) pour prier pour la paix. Au bout d’un an, le pasteur Christian Führer pensait déjà à y mettre fin. En effet, seule une poignée de gens assistait encore aux prières après l'échec, en 1983, des manifestations contre le déploiement de missiles nucléaires Pershing en Allemagne de l'Ouest. La déception était contagieuse. Cependant, une femme lui dit: « Si nous abandonnons, alors tout espoir sera mort ». Et c’est pourquoi les responsables continuèrent à prier avec quelques rares fidèles. Six ans plus tard, le 9 octobre 1989, le moment était prêt à être cueilli. Environ 70 000 citoyennes et citoyens de la RDA se réunirent pour manifester en faveur de la démocratie et de la liberté. Ils firent face ce soir là à 8000 policiers et soldats. Dans les hôpitaux, on avait accumulé des réserves de sang. Dans le journal, les puissants avaient annoncé qu'ils étaient décidés à écraser la « contre-révolution » par tous les moyens. Mais comme par miracle, la marche dans les rues de Leipzig se déroula dans le calme: les policiers s’attendaient à toutes les formes de violence, mais pas à des bougies et des prières. Quelques semaines plus tard, la frontière s’ouvrait : la révolution pacifique avait pris le dessus sur les puissances de la violence.
Cette grandiose expérience nous a malheureusement beaucoup trop peu marqués: les défis politiques et œcuméniques évincèrent bientôt la joie suscitée par ces événements. La fête de Pâques est une bonne occasion de nous rappeler que de modestes événements peuvent entraîner, si Dieu le veut, des changements de portée mondiale. Nous y puisons la force de nous engager en faveur de l’espoir, de la vie et de la paix en dépit des revers.
En Allemagne, de nombreux groupes de base et Églises s'activent depuis longtemps à imposer la paix et la justice. Ils veulent tous être impliqués dans le Rassemblement. Pour réfléchir à ce que nous pouvons faire, nous, en Allemagne, un colloque intitulé Forum ouvert sur la Décennie « vaincre la violence » s’est réuni il y a quelques jours. Dans le cadre de la Décennie, les permanents et les bénévoles du travail pour la paix se rencontrent tous les six mois depuis 2001 pour discuter de leurs projets et conviennent d’initiatives communes. L’une des prochaines étapes sur la voie vers Kingston se déroulera en mai, avec le Second Kirchentag œcuménique, à Munich, où l'on attend 150 000 personnes. A cette occasion, pendant toute une journée nous nous pencherons, avec des invités venus du monde entier, sur des thèmes du Rassemblement œcuménique international pour la paix, avec pour devise « Apporter la paix ». En juin, le colloque intitulé « L’Eglise et la question du (dés)armement » examinera d’un œil critique les ventes mondiales d’armement déjà évoquées plus haut. En outre, comme le Rassemblement œcuménique international pour la paix a, comme on le sait, pour but de créer un réseau mondial de travailleurs et travailleuses de paix, la revue « Plädoyer für eine ökumenische Zukunft » (plaidoyer pour un avenir œcuménique), la jeune initiative œcuménique MEET et l’Église évangélique d'Allemagne inviteront en octobre 2010 les participants allemands à une conférence où ils pourront faire connaissance, échanger leurs expériences et créer les fondements d'un réseau de ce genre.
Le Rassemblement œcuménique international pour la paix ne développera pleinement son potentiel que si les groupes de base et les paroisses y sont associés avec leurs thèmes propres. À la fin de l'été paraîtra donc une brochure donnant des informations sur les documents qui seront préparés d’ici mi-2011. Cet hiver sera par la suite publiée une collection d’idées pour donner envie aux groupes de base et aux paroisses de tenter de mettre en place des projets - grands et petits - de paix dans la communauté, avec la Terre, sur le marché et entre les peuples. Enfin, nous avons l’intention d’inviter les paroisses le dimanche 22 mai 2011, à fêter avec les Églises du monde entier le service religieux selon le même projet liturgique que les participants au Rassemblement œcuménique international pour la paix à Kingston. Ensuite, nous suggérons que l’on présente à l'occasion de fêtes de la paix les projets que les groupes ont réalisés et les expériences faites par la paroisse dans ce domaine. La justice et la paix deviendront peut-être ainsi des thèmes directeurs du travail paroissial.
Si le Rassemblement œcuménique international pour la paix pouvait trouver des mots sur la « paix juste » que le monde ne puisse pas ignorer et auxquels les individus et les paroisses puissent se rallier de façon visible, ce serait un signal sans équivoque pour ceux qui s’engagent en faveur de la paix et de l'équité. Ce serait aussi un signe que cet appel de Pâques, « Le Seigneur est ressuscité, il est vraiment ressuscité! », sait encore nous rappeler que la vie et la paix peuvent vaincre la mort et la violence.
Dirk Rademacher
Coordinateur de l’Église Évangélique d’Allemagne pour le
Rassemblement œcuménique international pour la paix en 2011 à Kingston (Jamaïque)
Comme il en avait été fait mention dans le précédent numéro de Fragments de paix, le rythme des colloques d'experts ralentira progressivement à mesure que nous approchons du Rassemblement œcuménique international pour la paix (ROIP). A l'heure actuelle, des préparations sont en cours pour les colloques suivants:
L'Appel de Hwacheon - document issu du colloque de décembre 2009 sur "L'arme nucléaire, en Asie du Nord-Est et au-delà: revitaliser le mouvement œcuménique" - est désormais disponible. Cette conférence a rassemblé un groupe de personnes engagées dans l'édification d'un monde pacifique, exempté de l'arme nucléaire, afin de trouver des moyens de renforcer le mouvement œcuménique pour agir au plus vite en faveur du désarmement nucléaire.
Pour obtenir le texte complet de l'Appel de Hwacheon (en anglais), cliquez ici.
A l'heure actuelle, la visite suivante de Lettres vivantes est prévue:
D'autres visites auront certainement lieu au cours de l'année. Les décisions seront prises en fonction du besoin, des consultations avec les Eglises, de la capacité de suivi et des expériences acquises lors des précédentes visites.
Pour de plus amples informations sur les visites de lettres vivantes qui ont eu lieu jusqu'à présent, rendez-vous sur notre site web.
Le groupe de référence de la DVV et le Comité de planification du ROIP se sont rencontrés à Addis-Abeba, Ethiopie, la dernière semaine de janvier 2010, afin de passer en revue les progrès réalisés dans la planification du ROIP et faire part des expériences et des connaissances spécialisées de chacune et chacun pour la phase suivante, en encadrant quotidiennement le personnel travaillant à la manifestation. Les groupes ont rencontré par ailleurs ECHOS - la commission des jeunes du COE - et plusieurs séances communes ont eu lieu pour partager les préoccupations et les espoirs que suscite la collaboration pour la promotion d'un monde juste et en paix, ainsi que pour assurer la participation des jeunes à tous les niveaux des phases de planification et de mise en œuvre du ROIP. Il a été décidé de faire précéder le ROIP d'une manifestation de deux jours destinée aux jeunes sur le thème "La paix après la crise" et de mettre en place un programme de stewards.
Après les réunions d'Addis-Abeba, une mise à jour sur la progression de la planification a été présentée au Comité exécutif du COE, qui s'est réuni à Genève fin février 2010. Le projet comprenait des objectifs précis, ainsi qu'une méthodologie détaillée des différentes composantes de la manifestation, qui ont reçu un accueil favorable. Une des principales décisions prises a été de désigner le 22 mai 2011 comme date pour permettre à toutes les Eglises autour du monde de célébrer une journée de paix avec le ROIP. Des liturgies sont en cours de préparation dans cet objectif et seront mises à disposition en temps voulu; en attendant, nous demandons aux Eglises de marquer cette date d'une croix et de la réserver pour cette importante célébration.
Le groupe de rédaction, qui est chargé de préparer la Déclaration sur la paix juste, s'est rencontré à Bogota, Colombie, du 19 au 27 mars 2010. Plus d'informations sur l'issue de cette réunion seront bientôt disponibles sur notre site web.
"Travailler et prier dans l'espoir de la paix" est le thème de l'Accent de la DVV 2010, qui est mis cette année sur l'Afrique. La dernière année de la DVV s'efforcera de mettre en valeur les Eglises et les organisations et ministères partenaires qui œuvrent en faveur de la paix sur le continent, d'expliquer et de faire connaître dans les milieux œcuméniques le travail réalisé en Afrique, d'impliquer davantage les Eglises africaines dans l'élaboration de la Déclaration œcuménique sur la paix juste et d'encourager la participation de l'Afrique au ROIP. La Conférence des Eglises de toute l'Afrique (CETA) constitue un élément central de ce projet.
Cliquez ici pour télécharger une présentation PowerPoint sur les activités de la CETA liées à l'accent sur l'Afrique de la DVV (en anglais).
Cliquez ici pour plus d'information concernant l'accent annuel de la DVV sur l'Afrique.
Le programme du ROIP vise à célébrer le point d'orgue de la Décennie "vaincre la violence" (DVV). Il mettra en lumière les succès et les exemples à suivre et offrira des possibilités d'apprendre les uns des autres. Une version détaillée du programme provisoire peut être téléchargée ici (pdf, en anglais). Veuillez noter que la version actuelle du programme montre le statut de la réflexion et de la planification en l'état actuel des choses et qu'elle est susceptible de modifications.
Nota Bene: La date limite pour proposer des Reasoning (ateliers) a été prolongée au 31 mai 2010.
Pour davantage d'information concernant les formulaires de proposition d'ateliers, cliquer ici.
Extrait d'un culte présenté par la pasteure Bridget Ben-Naimah lors de la 9e Assemblée générale de la CETA à Maputo, Mozambique.
Il existe beaucoup de raisons justifiant qu'on célèbre la vie de la femme africaine. En effet, dans de nombreux contextes africains, un foyer sans femme est considéré comme un malheur. Avec une femme dans la maison africaine, la famille n'a jamais faim. Avec une femme dans la maison, la décence est assurée. Avec une mère dans la maison, on a toujours à disposition une oreille attentive dans les moments difficiles et dans la confusion. Avec une mère dans la maison, l'ordre règne, et avec une mère dans la maison, les enfants ont un avenir assuré, car leur mère s'efforcera d'obtenir le meilleur pour ses enfants.
La femme africaine peut être célébrée pour son assiduité, pour son rôle de ciment de la famille en temps de guerre et de conflit, pour les soins qu'elle apporte aux malades, pour sa quête de la paix quand surviennent les troubles et pour l'énergie qu'elle met à maintenir l'Eglise en vie malgré les nombreux écueils auxquels l'Eglise est confrontée. (…)
Pourtant, on constate malheureusement que cette même femme africaine, dont la vie mérite tant d'être célébrée, peut être identifiée dans le passage qui nous est lu dans le livre des Juges, comme la principale victime de l'égoïsme sexuel et de la violence sexuelle, pour la seule raison que c'est une femme. En effet, le chapitre 19 du livre des Juges décrit un cas de violence sexiste, où les droits fondamentaux de deux femmes sont foulés au pied parce qu'elles sont des femmes. [Lire la suite...]
D'autres études bibliques sur la violence faite aux femmes peuvent être consultées sur http://women.overcomingviolence.org (en anglais)
