20.12.11 00:00 Il y a: 77 days

Visite d’une délégation œcuménique en Côte d’Ivoire dans un contexte de crise politique

 

La délégation œcuménique en visite en Côte d’Ivoire

Une délégation œcuménique s’est rendue en Côte d’Ivoire du 28 novembre au 4 décembre 2011 afin de rencontrer des représentants des Eglises et de la société civile auxquels elle a exprimé sa solidarité dans la situation de violence et de crise politique que traverse le pays.

 

La visite était due à l’initiative de la Commission des Eglises pour les affaires internationales (CEAI) du Conseil œcuménique des Eglises (COE), en coopération avec la Conférence des Eglises de toute l’Afrique (CETA), la Communauté d’Eglises en mission (CEVAA) et la Fédération protestante de France (FPF).

 

La Côte d’Ivoire, connue pour sa stabilité durant de nombreuses années, a basculé peu à peu dans un conflit intérieur, en particulier à partir de 2004, quand la rébellion armée a divisé le pays en deux. Des milliers de personnes ont été tuées dans le conflit depuis lors.

 

Il y a un an, des élections présidentielles contestées ont marqué le début de plusieurs mois de violence en Côte d’Ivoire, qui ont eu des répercussions dans toute la sous-région.

 

La délégation œcuménique a entendu des récits en rapport avec les conflits et la violence qui ont affecté tout le pays ces derniers mois.

 

Elle a découvert que les problèmes qui ont conduit aux flambées de violence ne sont pas dus à des causes ethniques ou religieuses, mais qu’ils ont des origines politiques et économiques. Les valeurs traditionnelles telles que le dialogue en tant que moyen privilégié d’arriver à un accord se sont érodées, malgré la tradition pacifique du pays.

 

La délégation a rencontré des responsables de l’Eglise méthodiste unie de Côte d’Ivoire, de la Fédération évangélique de Côte d’Ivoire, de l’Eglise baptiste Œuvres et Missions, et de la Commission “dialogue, vérité et réconciliation”; elle s’est entretenue également avec l’archevêque catholique romain d’Abidjan, le chef de cabinet du ministre de l’Intérieur, des membres de la Commission nationale des droits de l’homme, et le gouverneur du District d’Abidjan.

 

La délégation a observé que de nombreuses personnes, de tous côtés, ont souffert de la violence, bien que la population de la Côte d’Ivoire fasse preuve d’une forte capacité de résilience. Il y a néanmoins un réel besoin de vérité, de pardon et de réconciliation pour reconstituer le tissu social déchiré.

 

On a expliqué aux membres de la délégation que certains mouvements politiques avaient tenté de manipuler les Eglises pour ajouter une dimension religieuse au conflit. Les Eglises ont subi les conséquences négatives de cette approche.

 

La délégation a souligné que la force des Eglises protestantes, évangéliques et catholique tient à leur capacité à s’enrichir mutuellement par leur diversité, et à l’utiliser pour servir la cause de l’unité.

 

Le président africain du COE, le pasteur Simon Dossou, de l’Eglise protestante méthodiste du Bénin, qui conduisait la délégation, a affirmé que “les autorités politiques n’ignorent pas les Eglises historiques et instituées: elles ont confiance en leurs capacités.”

 

“Grâce à leurs vastes réseaux qui s’étendent dans tout le pays, les Eglises participent à la réconciliation et à la reconstruction de la vie nationale; en outre, il serait nécessaire que les mouvements religieux extrémistes soient mieux identifiés et contrôlés”, a-t-il ajouté.

 

A lire également:

 

Texte complet du communiqué final de la visite de solidarité œcuménique en Côte d’Ivoire

 

Accompagner les Eglises dans des situations de conflit

 

Eglises membres du COE en Côte d’Ivoire