Le patriarche œcuménique et un responsable baptiste adressent des messages de paix au ROIP
"En tant que disciples fidèles du Seigneur de la paix, nous devons constamment rechercher et préconiser sans relâche des manières d'agir qui rejettent la violence et la guerre. Il se peut, certes, que les conflits humains soient inévitables dans notre monde, mais ce n'est pas le cas de la guerre ni de la violence."
Voilà ce qu'on peut lire dans le message de paix du patriarche œcuménique Bartholomée, transmis lors du service œcuménique de prière du dimanche 22 mai aux participant-e-s au Rassemblement œcuménique international pour la paix ROIP.
Au cours de ces quatre derniers jours, les quelque mille participants au ROIP ont parlé de la paix dans la communauté, de la paix avec la terre et de la paix dans l'économie; lundi, ils poursuivront en évoquant la paix entre les peuples. Mardi 24 mai, dernier jour du Rassemblement, un Message sera publié.
Organisé par le Conseil œcuménique des Eglises COE, la Conférence des Eglises des Caraïbes et le Conseil des Eglises de la Jamaïque, le Rassemblement se tient sur le campus de l'University of the West Indies.
Issus de plus de 100 Eglises du monde entier, les participants siègent alors que la paix est partout confrontée à des défis sans précédent, a déclaré le patriarche dans son message transmis par vidéo. "Premièrement, jamais encore il n'a été si facile pour un groupe de personnes d'en éliminer autant d'autres d'un seul coup; deuxièmement, jamais encore l'humanité n'a été autant en mesure de détruire une si grande part de notre environnement", a-t-il poursuivi, évoquant le précipice au bord duquel se trouve l'humanité.
Dans le cadre du Rassemblement, on a réfléchi aux oppositions et aux liens entre les notions de paix et de justice; à ce propos Bartholomée a rappelé que bon nombre de nos efforts en faveur de la paix sont vains parce que nous ne sommes pas disposés à renoncer à nos habitudes de consommation et de gaspillage. "C'est pourquoi, pour instaurer la paix, il est essentiel que nous prenions conscience de la portée de nos pratiques sur les autres – en particulier sur les pauvres – et sur notre environnement. Voilà précisément pourquoi il ne peut y avoir de paix sans justice", a-t-il affirmé.
"Frappez du pied!"
Bien que le ROIP prenne toujours mieux conscience des énormes obstacles qui obstruent la voie de la paix, les chants des musiciens jamaïcains ont engendré une atmosphère de joie tout au long du service. Cette célébration œcuménique a offert aux participants l'occasion de chanter d'une même voix les louanges de Dieu et leur espoir de voir l'Eglise s'unir pour promouvoir la paix.
Le pasteur Ralph Hoyte, de l'Eglise unie de la Jamaïque, qui officiait aux côtés de Madame Oluwakemi Linda Banks, présidente de la Conférence des Eglises des Caraïbes, a jeté un regard critique sur les participants après le chant d'introduction pour les inciter à reprendre le refrain, tout en les invitant, très poliment, à s'animer un peu…
"Cette fois-ci", leur a-t-il dit, "frappez du pied! Rien qu'un pied!" – et ils l'ont fait, certains timidement, du bout des orteils, d'autres avec plus d'élan, pour finir par danser au son des steel drums du Bethel Steel Orchestra.
"Quand on est à la Jamaïque, on ne chante pas seulement avec la voix", a-t-il déclaré. "Frappez du pied, remuez-vous!"
Par la suite, les University Singers ont interprété de la musique plus classique, due au célèbre compositeur jamaïcain Noel Dexter.
Après avoir appelé de ses vœux la paix pour les enfants, les femmes, les hommes et les jeunes, l'assistance a écouté le message du pasteur Burchell K. Taylor, vice-président de l'Alliance baptiste mondiale. Il a prêché sur Marc 4,35 qui raconte comment Jésus et ses disciples affrontent les vagues déchaînées, vagues que le pasteur Taylor a comparées aux frontières dangereuses que les disciples doivent franchir pour faire connaître leur message.
"La vie est semée de frontières difficiles à passer, qui divisent les gens pour en faire des étrangers", a-t-il déclaré. "Elles s'accompagnent d'actes de discrimination, de méfiance et d'hostilité, soigneusement encouragés et favorisés. La restauration de la paix dépendra de personnes pacifiques, disposées à franchir les frontières ou à transformer leurs relations, sur la base d'une humanité restaurée, inspirée par un nouveau règne de Dieu en Jésus Christ.
"A ces frontières – juridiques, raciales, nationales, ethniques, sociales, économiques, culturelles, politiques, religieuses et de genres –, on attribue des valeurs, en vue de déterminer ceux qui sont supérieurs et ceux qui sont inférieurs, ceux qui ont le droit de dominer et ceux qui sont prédestinés à obéir, ceux qui sont placés au centre et ceux qu'on relègue tout naturellement à la périphérie."
En se tenant par la main, les membres de l'assistance ont ensuite chanté "We shall live in peace", sur la mélodie de l'hymne des défenseurs américains des droits civiques "We shall overcome", en s'engageant à devenir les témoins vivants – dans leurs familles, leurs communautés et le monde entier – d'un nouvel ordre de paix.
Le pasteur Taylor les a invités à relever les défis qui les attendent dans leurs pays. "Franchissez les frontières, gardiens de la paix!" leur a-t-il dit.
Site web du ROIP:
www.vaincrelaviolence.org
Des photos à haute résolution du Rassemblement peuvent être obtenues gratuitement sur le site photos.oikoumene.org