13.05.09 11:05 Il y a: 3 yrs

L'objection de conscience progresse dans le monde, mais de graves problèmes demeurent

 

Journée internationale de l'objection de conscience 2002 à Bruxelles. Photo: War Resisters' International

Bien que le droit d'objection de conscience - célébré par une journée internationale le 15 mai - tende à être mieux reconnu dans le monde, les personnes qui exercent ce droit sont, dans de nombreux pays, discriminées et persécutées, elles subissent des châtiments à répétition ou sont envoyées en prison, indiquent les premiers résultats d'une étude menée actuellement par le Conseil oecuménique des Eglises (COE).

 

En préparation de la prochaine réunion de son Comité central, fin août, le COE se penche, dans cette étude, sur les graves problèmes auxquels sont confrontés les objecteurs de conscience dans le monde, ainsi que sur les actions entreprises par les Eglises et les organisations liées à l'Eglise pour les soutenir. La Corée, Israël et les Etats-Unis sont des exemples de pays où l'objection de conscience peut avoir de dures répercussions sur ceux qui la revendiquent.

 

La Corée du Sud compte le plus grand nombre d'objecteurs de conscience au monde: environ 700 chaque année, selon l'Internationale des résistant(e)s à la guerre, réseau mondial de promotion de l'action non violente contre les causes de la guerre. La plupart d'entre eux sont des Témoins de Jéhovah ne recevant aucun appui de la part de la majeure partie des Eglises locales, qui entretiennent des relations difficiles avec cette communauté.

 

En 2007, le nouveau gouvernement a mis un terme aux projets de service civil. Toutefois, les débats politiques ont permis de sensibiliser la population à la question de l'objection de conscience et le nombre d'objecteurs autres que les Témoins de Jéhovah a augmenté.

 

Quelques organisations liées à l'Eglise, comme le Centre anabaptiste de Corée, rendent visite aux objecteurs de conscience et présentent leurs cas aux Eglises et au public.

 

En Israël, l'armée recrute non seulement les jeunes gens, mais aussi les jeunes femmes dès l'âge de 17 ans. Le refus nécessite beaucoup de courage et ceux qui objectent doivent souvent purger une première peine en prison alors qu'ils ne sont encore que des adolescents.

 

Ces dernières années, le mouvement des "refuzniks" objecteurs de conscience est en progression. Bien souvent, ces personnes ne s'opposent pas à l'armée en général, mais à l'occupation des territoires palestiniens. Ils condamnent par ailleurs la récente guerre à Gaza.

 

Les objecteurs de conscience israéliens bénéficient du soutien de Pax Christi International, une organisation de paix catholique qui fait partie du Programme oecuménique d'accompagnement en Palestine et en Israël (EAPPI), ainsi que de celui des Quakers.

 

Au Canada, les Eglises sont un sanctuaire pour les objecteurs des Etats-Unis. La plupart d'entre eux sont des soldats de carrière qui refusent de servir dans les forces armées suite à leur expérience en Irak, qui leur a fait prendre conscience que cette guerre n'était pas juste moralement.

 

Puisque l'objection sélective à une guerre particulière n'est pas reconnue par la loi aux Etats-Unis, les objecteurs de guerre fuient vers le Canada avec leur famille et demandent le statut de réfugiés. Néanmoins, ils doivent vivre avec la menace de l'expulsion et de l'emprisonnement qui s'ensuivrait aux Etats-Unis. Leurs enfants risqueraient alors d'être placés en foyer d'accueil.

 

Une Journée internationale de l'objection de conscience est observée le 15 mai chaque année. Depuis 2001, l'Internationale des résistant(e)s à la guerre coordonne les activités autour de cette journée, qui constitue selon elle "une chance, pour les militants de l'objection de conscience, de partager leur expérience et de mieux connaître les luttes et les campagnes des autres."

 

Plus d'informations sur la Journée internationale de l'objection de conscience (en anglais)

 

Rapport de l'ONU sur les "Droits civils et politiques, notamment la question de l'objection de conscience au service militaire" (Rapport analytique du Haut-Commissariat aux droits de l'homme sur les pratiques optimales en ce qui concerne l'objection de conscience au service militaire), février 2006