Les Eglises sri-lankaises face à de lourds défis dans un contexte de guerre acharnée
Durant sa visite à Sri Lanka du 19 au 23 octobre, une délégation du Conseil oecuménique des Eglises (COE) a constaté que le traumatisme et l'amertume sont parmi les lourds défis auxquels les Eglises de Sri Lanka sont confrontées alors qu'elles s'efforcent de promouvoir la paix et la réconciliation dans ce pays plongé dans une guerre acharnée.
Sous la conduite du secrétaire général du COE, le pasteur Samuel Kobia, la délégation a rencontré plusieurs représentants de la nation insulaire, et notamment des responsables des Eglises et de la société civile sri-lankaises. Les visiteurs oecuméniques ont appris que "le traumatisme, de même que le sentiment d'amertume, sont profonds." "Les blessures infligées sont très graves", a noté le pasteur Kobia lors d'une conférence publique prononcée à l'Auditorium de la Société biblique à Colombo, la capitale.
"On pourrait dire que tous ces événements sont des conséquences de la guerre civile prolongée, mais le fait est que la haine, l'amertume et la souffrance sont toujours présentes et qu'on ne peut ni les oublier ni les ignorer", a ajouté le secrétaire général du COE.
Plus de 80'000 personnes sont mortes depuis 1983, quand les rebelles d'ethnie tamoule connus sous le nom de Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) ont entrepris une lutte armée pour l'autonomie des régions à majorité tamoule dans le nord et l'est du pays, victimes selon eux de discriminations de la part de la majorité bouddhiste de langue cinghalaise. La majorité cinghalaise représente plus de 70 % des 19 millions d'habitants de Sri Lanka.
Dans une situation où on a "le sentiment, qui donne froid dans le dos, que le pays est assis sur une bombe à retardement sociale", a dit le pasteur Kobia, les Eglises, "de par la nature même de leur mandat évangélique, ont la responsabilité de promouvoir la paix et de travailler à la transformation des conflits."
Le dimanche 19 octobre, le pasteur Kobia a prêché au service oecuménique organisé dans la cathédrale anglicane de Colombo par le Conseil chrétien national de Sri Lanka. Les Eglises, a-t-il souligné, "n'ont pas d'autre choix que de soutenir ce message [de réconciliation et de paix] et de lui accorder l'attention urgente qu'il mérite."
"Il y a des torts à redresser et des blessures à guérir dans toutes les communautés. Tous ces problèmes doivent être examinés avec le plus grand soin pour déterminer la manière la plus appropriée de favoriser la justice et la réconciliation", a-t-il ajouté.
Reflétant la diversité ethnique de Sri Lanka, le service oecuménique de deux heures s'est déroulé en trois langues - anglais, cinghalais et tamoul. Il a été suivi d'une heure de danses folkloriques des communautés cinghalaise et tamoule.
Informations complémentaires sur la visite du secrétaire général du COE en Inde et à Sri Lanka
Eglises membres du COE à Sri Lanka (en anglais)
Initiative du COE "Accompagner les Eglises dans des situations de conflit"