Le COE appelle les Nations Unies à mettre fin à la violence au Zimbabwe et à garantir une élection libre et honnête
Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, le Conseil oecuménique des Eglises (COE) a exprimé sa préoccupation permanente à l'égard de la situation au Zimbabwe; il a demandé à l'organisation mondiale d'utiliser tous les moyens dont elle dispose pour mettre fin à la violence qui se déchaîne dans ce pays d'Afrique australe à l'approche de l'échéance électorale, et pour assurer une élection libre et honnête le 27 juin.
Le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du COE, exprime dans cette lettre la consternation du Conseil et de ses Eglises membres "face à la brutalité dont font preuve la police et d'autres forces gouvernementales au Zimbabwe".
Se référant à la déclaration du président Robert Mugabe qui a affirmé la semaine dernière qu'il "entrerait en guerre" plutôt que de reconnaître une victoire électorale de l'opposition, le pasteur Kobia déclare: "Cette attitude de la part du président sape l'intégrité des élections et porte atteinte à la dignité des électrices et électeurs zimbabwéens."
"Si le gouvernement Mugabe manque à sa responsabilité de protéger le peuple zimbabwéen, la communauté internationale se doit d'assumer cette charge. L'Organisation des Nations Unies devrait jouer un rôle moteur dans cette entreprise", ajoute le secrétaire général du COE.
Les Eglises de la région font état d'atrocités
La lettre est accompagnée d'un volumineux dossier constitué par l'Eglise réformée hollandaise d'Afrique du Sud sur la situation au Zimbabwe. Ce dossier préparé sous la direction du pasteur Allan Boesak, de l'Eglise réformée unie d'Afrique australe, présente des détails effrayants sur les actes de violence et donne une récapitulation de matériels déjà publiés par les médias et d'autres sources.
"A la lumière des rapports que nous avons reçus", poursuit le pasteur Kobia, le COE demande que des mesures soient prises, et notamment qu'il soit mis fin aux atrocités dont fait état le dossier. Le Conseil demande au gouvernement du Zimbabwe d'assurer une élection libre et honnête, permettant la présence d'observateurs et la distribution de nourriture et d'autres secours humanitaires, et appelle les Eglises d'Afrique australe à entamer un processus de guérison et de réconciliation immédiatement après l'élection.
Le COE a invité ses Eglises membres à faire du dimanche 22 juin le début d'un temps de prière pour le peuple et le gouvernement du Zimbabwe.
Le COE a envoyé cette lettre au secrétaire général des Nations Unies de son siège de Genève, le mercredi 18 juin.
Texte complet de la lettre (en anglais)
Article paru dans ENI sur le Zimbabwe (en anglais)
Eglises membres du COE au Zimbabwe (en anglais)